Conseil Unip Le pois pour gérer l’enherbement dans la rotation
Pour lutter contre une infestation d’adventices, l’Unip rappelle les atouts de l’introduction d’un pois d’hiver ou de printemps comme réponse rapide et efficace à une impasse technique. L’interprofession explore la piste de la succession pois-colza, plutôt que l’habituel pois-blé.
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Le ray-grass lève de façon préférentielle à l’automne à une faible profondeur (environ 2 cm). Les rotations avec une forte proportion de cultures d’automne et d’hiver, semées avant novembre, ainsi que les conduites en techniques culturales simplifiées, rencontrent plus facilement ce type de problème. « Une parcelle de blé du Quercy blanc a connu, en 2006, une explosion de ray-grass. L’année suivante, en 2007, l’anti-graminée Kerb Flo assure un très bon désherbage du colza et confirme le manque d’efficacité des antigraminées de type fops et sulfonylurées l’année précédente. Le ray-grass devenu résistant aux molécules les plus récentes, l’agriculteur ne disposait plus de solutions phytosanitaires de rattrapage en céréales. Le recours aux solutions agronomiques, parmi lesquelles les faux semis, le labour, l’étalement des dates de semis, la diversification de la rotation, devenait inévitable. »
Oublier les fondamentaux agronomiques amène à des impasses techniques
Des essais menés en 2008 par Arvalis-Institut du végétal, en collaboration avec la chambre d’agriculture du Lot, tentent alors de déterminer quelle combinaison de pratiques permettrait de revenir rapidement à un niveau acceptable de salissement sur cette parcelle. Deux cultures sont ainsi testées : du blé tendre d’hiver et du pois de printemps. « Les agriculteurs doivent casser le cycle des adventices en modifiant leurs assolements », alerte Jean Michel Bouchié, responsable développement sur la zone sud d’Axereal. Le pois permet d’introduire dans la rotation une nouvelle famille botanique et une période d’implantation différente qui rompt les cycles des adventives.
Atouts agronomiques et intérêts économiques
Une série de simulations a été réalisée en Moselle sur un système de culture témoin (colza – blé – orge d’hiver) et plusieurs systèmes alternatifs susceptibles d’améliorer la maîtrise de l’enherbement. Ceux introduisant une nouvelle culture permettent une réduction des charges herbicides de 10 (orge de printemps) à 21 euros (pois avant blé ou avant colza, maïs) par hectare et par an sur l’ensemble de la rotation. Dans le cas du pois précédent du colza, en cumulant réduction de l’usage des herbicides et des interventions de travail du sol (absence de résidus à la récolte, structure du sol améliorée), les charges liées à la maîtrise de l’enherbement baissent de 30 €/ha/an par rapport au témoin. Soit au total, une amélioration minimum de 22 €/ha de marge semi directe sur l’ensemble de la rotation (hors primes).
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